Contexte
Le conseil de sécurité des Nations Unies a reconduit le régime de sanctions contre la RDC jusqu'au 1er juillet 2025. Cependant, une rumeur circule sur les réseaux sociaux, affirmant que le Conseil de sécurité aurait imposé un embargo contre la RDC. Cette rumeur précise que le régime de sanctions vise le gouvernement congolais.
Pour vérifier l'authenticité de cette information, nous avons consulté la dépêche de la presse onusienne, le compte Twitter du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement congolais ainsi que le dernier rapport du conseil de sécurité de l'ONU.
Contenu de l'infox
« La République démocratique du Congo n'a plus droit de s'acheter des armes pour défendre sa souveraineté, la RDC pays sous l'agression Rwandaise n'a pas droit de s'acheter des munitions de guerres selon le Conseil de sécurité des Nations unies », (sans correction) , affirmait Iness Beneshayi sur son compte Facebook (lien archive) .
Des informations similaires ont été partagées par plusieurs internautes, notamment sur la page facebook nommée Liberté (lien archive) news générant ainsi 398 réactions, 171 commentaires et 46 partages jusqu'à ce lundi 15 juillet 2024
Liberté news est une page Facebook d'informations qui compte à ce jour 44.000 abonnés et diffuse des informations d'actualités.
« Complot total contre le Congo mais au lieu de s'allier aux russes les dirigeants congolais ont peur de perdre leurs pouvoirs », a commenté Le bon La simplicité , un internaute qui a cru à l'information.
Des sanctions reconduites en RDC, mais pas contre le gouvernement congolais
Les démarches de vérification entreprises par Eleza Fact relèvent que cette information est fausse.
Pour établir les faits, nous avons exploité la dépêche de la presse onusienne. En effet, le Conseil de sécurité des Nations Unies a, à l'unanimité, décidé de reconduire le régime de sanctions contre la République démocratique du Congo jusqu'au 1er juillet 2025. Cette décision, prise par la résolution 2738 (2024), est une mise à jour technique de la résolution 2688 (2023) et ne concerne pas le gouvernement congolais.
Le régime de sanctions vise spécifiquement les personnes et entités non gouvernementales ( les groupes armés) qui mènent des activités sur le territoire de la RDC et qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité du pays.
Le Conseil de sécurité réaffirme clairement dans la résolution que l'embargo sur les armes et l'assistance militaire ne s'applique pas aux forces armées et de sécurité du gouvernement congolais.
« Dans son préambule, la résolution rappelle que, de même que l’obligation de notification, l’embargo sur la fourniture de matériel et d’assistance militaires ne s’applique pas aux forces armées ni aux forces de sécurité du Gouvernement de la RDC », stipule la dépêche du conseil de sécurité.
Le porte-parole du gouvernement de la RDC et ministre de la communication Patrick Muyaya fait savoir via son compte Twitter que le gouvernement congolais n'est pas concerné par la reconduction du régime de sanctions.
« Le Gouvernement congolais n’est pas concerné par la reconduction du régime des sanctions. L’embargo concerne plutôt toutes les personnes et entités non gouvernementales autrement dit les groupes armés alimentés par des réseaux mafieux menant des activités sur le territoire de la RDC », déclare-t-il sur son compte Twitter
Un embargo levé depuis 2022
Depuis le 20 décembre 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de lever l'embargo sur l'exportation d'armes vers la République démocratique du Congo, qui était en place depuis plus de vingt ans. La levée de cet embargo retire ainsi la résolution exigeant que les pays informent le conseil de sécurité de toute vente d'armes ou d'aide militaire à la RDC
La Détérioration de la situation sécuritaire à l'Est de la RDC
Le dernier rapport du conseil de sécurité de l'ONU du 20 mars au 29 juin , retrace la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en RDC. Au cours de la période couverte par le rapport, 334 incidents ont été signalés par la MONUSCO, entraînant la mort de 562 civils et des blessures pour 194 personnes. Les Forces démocratiques alliées (ADF) et la CODECO ont été les principales sources de violence contre les civils, avec 340 civils tués par les ADF dans le Nord-Kivu et l'Ituri, et 106 civils tués par la CODECO dans l'Ituri. Les attaques répétées des ADF près de Beni et vers Cantine, ainsi que l'expansion du contrôle territorial du M23 dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, ont entraîné des déplacements massifs et entravé les problèmes de protection des civils.
Conclusion
La rumeur qui circule sur les réseaux sociaux, affirmant que le Conseil de sécurité des Nations Unies a imposé un embargo contre la République Démocratique du Congo (RDC) et interdit au gouvernement congolais d'acheter des armes, est fausse. Le conseil de sécurité a simplement reconduit le régime de sanctions contre la RDC jusqu'au 1er juillet 2025. Ce régime, qui ne vise pas le gouvernement congolais, est destiné à cibler les personnes et entités non gouvernementales qui mènent des activités compromettant la paix et la sécurité du pays.
De plus, l'embargo sur l'exportation d'armes vers la RDC a été levé en décembre 2022, permettant ainsi au gouvernement congolais d'acheter des armes pour défendre sa souveraineté.
Prenez bien le temps de vérifier l'information avant de la partager car les fausses informations peuvent avoir des conséquences néfastes, ayez la curiosité de consulter les sources officielles et fiables pour l'authenticité.
Edité par Daniel Makeke