Contexte
Un communiqué rendu public par les Etats-Unis d’Amérique annonçant leur prise des sanctions contre Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et certains de ses associées, prête à confusion . L’opinion ne sait pas à quel saint se vouer, ramassant des avis par-ci pa-là. Ce communiqué circule sur les réseaux sociaux tels Whatsapp, X , Facebook, depuis ce jeudi 24 juillet.
Contenu de l’infox
« Les Etats-Unis d’Amérique ont pris des sanctions contre Corneille Nangaa, patron de l’AFC, Bertrand Bisimwa, le président du M23, Twirwaneho, Charles Sematama un commandant et chef militaire adjoint de Twirwaneho » , précisait sur sa page facebook le nommé Patrick Lokala
Cette publication a accumulé 95 mentions « J’aime », 55 commentaires et 5 partages jusqu’au 27 juillet à 15h20, heure de Goma.
Plusieurs internautes ont réagi à cette publication, à l'instar de Kawaya Malula qui réagit à cette publication : « les sanctions des Etats Unis sont comme les diplômes Honorius Causa qu’ils distribuent, ça n’a aucun effet ».
Mangit N’gom, quant à lui, proteste : « un journaliste professionnel relaye ce type d’information avec des documents officiels, des déclarations sans corps des missions diplomatiques pour corroborer les informations publiées et rendre ainsi vrais ses propos sinon ca rime avec ds bruits des couloirs ou des fidèles des sous-bois ».
Un post confirmé par les instances américaines
Eleza Fact a entrepris de démêler le vrai du faux en menant des investigations soutenues, et le résultat est sans appel. Il s’est avéré que la rumeur est vraie.
Pour commencer, nous avons consulté le compte X de l'ambassadrice des Etats-Unis en RDC. « Aujourd’hui, les États-Unis ont imposé des sanctions à l’Alliance Fleuve Congo, une coalition de groupes armés, ainsi qu’à des personnes et des entités associées à l’AFC, notamment Bertrand Bisimwa, le président du M23, Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC dans la province du Sud-Kivu, et Charles Sematama, un commandant et chef militaire adjoint de Twirwaneho » . Avant de renchérir : « En outre, Corneille Nangaa, qui a fondé l’AFC avec les dirigeants du M23, est l’objet d’une nouvelle désignation et est soumis à des sanctions supplémentaires. Les États-Unis s’engagent à tenir pour responsables ceux qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC » .
Le site officiel du département américain du trésor rendait public les sanctions prises contre Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Charles Sematama, le 25 juillet. « Washington — Aujourd’hui, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a imposé des sanctions à l’Alliance du fleuve Congo (AFC), une coalition de groupes rebelles qui cherche à renverser le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et qui est à l’origine d’instabilité politique, de conflits violents et de déplacements de civils. Le principal membre de l’AFC est le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé sanctionné par les États-Unis et l’ONU, qui déstabilise depuis longtemps la province du Nord-Kivu en RDC et commet des violations des droits de l’homme » . Avant de poursuivre : « L’OFAC cible également des personnes et des entités associées à l’AFC, notamment Bertrand Bisimwa, le président du M23 ; Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC dans la province du Sud-Kivu en RDC ; et Charles Sematama, un commandant et chef militaire adjoint de Twirwaneho » .
Des sanctions visant les fauteurs des troubles
Jeune Afrique, média crédible d’envergure mondiale, disait le 26 juillet : « Les ennuis s’accumulent pour l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise. Jugé in abstentia pour crimes de guerre depuis le 24 juillet, Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance fleuve Congo (AFC), une structure politico-militaire créée avec le M23 en décembre dernier, a été placé sous sanctions par le Trésor américain dès le lendemain » .
Conclusion
L’information rendue publique par les Etats-Unis d’Amérique annonçant avoir pris des sanctions contre Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) ainsi que des personnes et des entités associées à l’AFC, notamment Bertrand Bisimwa, le président du M23; Charles Sematama, un commandant et chef militaire adjoint de Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC dans la province du Sud-Kivu, est vraie. Cela a été authentifié par Lucy Tamlyn Ambassadrice des États-Unis auprès de la République Démocratique du Congo et par des principaux médias crédibles et indépendants tel Jeune Afrique.
Leçon : Il est primordial de toujours vérifier l'authenticité d'une information douteuse afin de mettre un terme aux rumeurs.
Edité par Daniel Makeke