Contexte
Depuis le 25 novembre, une image montrant une jeune femme en bikini sur une plage a été partagé sur Facebook. La légende, présentée comme une révélation “sexy pour la première fois”, affirme qu’il s’agirait de l’artiste musicienne Gloria Bash et que l’image aurait été prise à Kinshasa lors d’une prétendue célébration de sa chanson Mabega, sortie le 12 septembre 2025.
Nombre d'internautes ont relayé ce visuel, contribuant à amplifier la rumeur et à semer la confusion auprès du public. Comme c'est souvent le cas avec les contenus sensationnalistes, l’image a été largement partagée sans vérification préalable. Une question s’imposait donc : cette image représente-t-elle réellement Gloria Bash ?
Pour répondre avec rigueur, Eleza Fact a mené une enquête complète, combinant témoignage direct de Gloria Bash et analyses techniques au moyen des outils de détection d’images, dont Hive Moderation et Fake Image Detector, concluant que l'image sous examen est un produit généré par l'intelligence artificielle.
L’image partagée
La publication a été mise en ligne le 25 novembre 2025 sur la page Facebook nommée Kivu Masolo , suivie par plus de 2600 abonnés. Au 27 novembre à 14h40 (heure de Goma), le post comptabilisait plus de 270 mentions “J’aime”, 118 commentaires et 13 partages. La légende affirmait : « Cette photo de Gloria est très virale sur les réseaux sociaux. Sexy pour la première fois. D’après les rumeurs, cette photo a été prise à Kin pour une occasion unique : célébration de la chanson Mabega. »
Témoignage de Gloria Bash
Contactée par Eleza Fact, Gloria Bash dément catégoriquement être la personne sur l’image : « … Ça se voit que c’est une image montée avec une IA ».
Ce premier élément essentiel a orienté l’enquête vers une analyse technique plus approfondie.
Analyse technique
Pour évaluer l’authenticité de la photo, l’image a été soumise à Hive Moderation, un outil professionnel reconnu pour la détection de contenus générés par intelligence artificielle.
Le résultat attribue un score de 98,4 % indiquant que l’image est générée par IA.
Un pourcentage aussi élevé ne laisse que très peu de doute quant à l’origine artificielle du visuel.

Capture prise par Eleza Fact du résultat donné par l’outil Hive Moderation
Pour renforcer la fiabilité de la vérification, nous avons également soumis l’image à Fake Image Detector, un outil spécialisé dans l’identification des contenus manipulés ou générés artificiellement. L’outil confirme que le visuel a été généré ou modifié par ordinateur, corroborant les résultats de Hive Moderation.
Cette confirmation supplémentaire, obtenue par un détecteur indépendant, renforce le constat général selon lequel le visuel en circulation n’est pas authentique et n’a pas été produit dans des conditions réelles de prise de vue.

Capture de l'image prise par Eleza Fact résultat donné par l'outil Fake Image Detector
Clin d’œil sur les violences numériques basées sur le genre
Ce cas illustre une forme de violence numérique basée sur le genre, à travers l’exploitation d’une image suggestive artificielle pour sexualiser et humilier une femme.
Dans le cadre des 16 jours d’activisme, Eleza Fact rappelle que la diffusion de contenus intimes (ou présentés comme tels) sans consentement, même générés par IA, constitue une violence qui vise à porter atteinte à la réputation, la dignité et la sécurité émotionnelle des femmes. Ces pratiques alimentent le chantage, la stigmatisation et la pression sociale, surtout envers les femmes figures publiques et politiques.
Bref
Après nos vérifications, les faits sont clairs : Gloria Bash, que nous avons contactée, dément formellement être la personne sur la photo, confirmant qu’il s’agit d’une image créée par intelligence artificielle. Les outils de détection utilisés confirment son démenti : Hive Modération attribue un score de 98,4% indiquant que l’image a été générée par IA, et Fake Image Detector affirme que l'image semble avoir été générée ou modifiée par ordinateur.
Ces preuves, tant humaines que techniques, démontrent que la photo virale est fausse, Il s’agit d’un contenu généré par intelligence artificielle, utilisé pour propager une rumeur autour de l’artiste.
Chacun peut agir en refusant de partager ce genre de contenus qui alimentent les violences basées sur le genre, en les signalant, et en soutenant les victimes.
Orangeons le numérique pour un espace en ligne plus sûr pour toutes !